Le 18 avril 1975, le Secrétariat du Comité central a émis une directive sur la Politique à l’égard des prisonniers et des soldats ennemis ralliés, précisant notamment :
1- Les soldats insurgés : sur le plan politique, ils sont considérés comme des masses révolutionnaires ; sur le plan des conditions matérielles, ils bénéficient du même traitement que nos cadres et combattants, et se voient confier un travail en fonction de leur niveau de conscience politique et de leurs compétences.
2- Les soldats ralliés à la révolution : ils bénéficient de leurs droits civiques et sont traités moralement et matériellement comme des citoyens ordinaires.
3- Les prisonniers de guerre : ils sont traités avec humanité, conformément à notre politique.
Le 18 avril 1975, le Bureau Politique a envoyé un télégramme urgent au Commandement de la Campagne Hô Chi Minh, soulignant :
“l’opportunité militaire et politique d'attaquer Saïgon-Gia Dinh est arrivée. Nous devons saisir chaque jour pour lancer rapidement l'attaque contre l'ennemi sur tous les fronts, sans retard. Un retard serait défavorable tant politiquement que militairement. Agir à temps maintenant garantit une victoire certaine. En saisissant cette grande opportunité, nous assurons la victoire totale”.
Dans la nuit du 17 à l’aube du 18 avril 1975, en coordination avec les forces locales, les unités du Corps d'Armée 2 ont libéré toutes les zones sur leur voie de progression, y compris les quatre chef-lieux de district de Phan Ri, Tuy Phong, Song Mao et Hoa Da.
À midi du 18 avril 1975, les forces d'avant-garde du Corps d'Armée 2 se sont regroupées à Hoa Da pour se préparer à attaquer Phan Thiet.
Dans l'après-midi et la nuit du même jour, le Régiment 18 (Division 325) et les unités combinées ont collaboré avec le Régiment 812, force principale de la Région militaire 6, ainsi que le Bataillon 15 de l’armée locale de Binh Thuân pour attaquer les objectifs stratégiques et les centres de commandement de l'ennemi.
Le Régiment 812 a été soutenu par des chars pour attaquer la zone militaire et bloquer la retraite de l'ennemi en direction de Phu Hai et Mui Ne.
Les populations des zones de Binh Hung, Phu Trinh, Phu Thuy, Duc Nghia et Duc Thang se sont insurgées, en collaboration avec les forces armées, pour prendre le contrôle.
À 22h30 le 18 avril 1975, notre Armée a pris le contrôle du chef-lieu de Phan Thiêt.
Forts de cette victoire, le Régiment 812 et le Bataillon 200C, soutenus par une partie de l'artillerie et des chars du Corps d'Armée 2, ont développé l'offensive pour libérer la province de Binh Tuy.
À ce moment-là, les troupes ennemies à Binh Tuy étaient dans un état de panique totale.
Les restes des unités ennemies se sont repliés vers les zones autour du chef-lieu de La Gi, le port de Tan Ly, et l'aéroport de Lang Gon.
Saisissant l'opportunité, les forces armées de Binh Tuy ont ouvert le feu et pris les 8e et 13e bases de l'ennemi.
Sur le front de Xuân Lôc-Long Khanh, le 18 avril 1975, les Divisions 7 et 341 ont mené une lutte acharnée et persistante, se battant pour chaque maison et chaque coin de rue dans le chef-lieu de Long Khanh.
Les forces armées et les responsables locaux ont fait reculer de nombreux postes ennemis dans les zones périphériques et sur les routes.
Du côté ennemi, après avoir appris que les lignes de défense de Phan Rang, Phan Thiêt et Ham Tan avaient été prises par l'Armée de Libération, le général Lê Minh Dao de l’armée fantoche a proposé de se retirer de Xuân Lôc.
L'état-major ennemi a approuvé la proposition et a ordonné de garder le plan de retraite secret pour éviter d'être anéanti.
Dans la nuit du 18 avril 1975, conformément à l'objectif de la campagne du Corps d'Armée 1, les Divisions 312 et 320B ont traversé la forêt en secret et ont déplacé leurs forces vers de nouvelles positions dans la base de résistance D.
La Brigade du Génie 299 a lancé les travaux de génie souterrain pour le passage de Ben Bau à travers le fleuve Be, avec un volume de terrassement de plus de 2 000 m3.
L'unité a également réparé, élargi et amélioré plusieurs routes, en respectant à la fois les délais et en maintenant la confidentialité, afin d'assurer une ouverture rapide des voies pour permettre aux forces d'atteindre leurs positions de rassemblement à temps.
Le 18 avril 1975, la Zone militaire 9 a reçu l'ordre du Commandement du Sud de prendre en charge la mission suivante : à partir du 26 avril, elle devait complètement contrôler l'aéroport de Tra Noc, libérer et occuper une à deux sections de la route 4.
Lorsque l'attaque stratégique du Sud commencerait, il fallait saisir l'occasion pour libérer le chef-lieu de Cân Tho.
À Saïgon, le président fantoche Nguyên Van Thiêu a ordonné le retrait de Xuân Lôc pour "défendre à tout prix" Long Binh et Biên Hoa.
Le président américain G. Ford a envoyé Dinbrao, responsable des forces spéciales, pour diriger le plan d'évacuation avec une grande force aérienne et navale : 35 navires de guerre (dont 4 porte-avions) et des centaines d'avions de toutes sortes.
Cette opération d'évacuation Frequent Wind fut surnommée “Người liều mạng” (Fuite désespérée).