« Vitesse fulgurante, vitesse encore plus fulgurante, audace, audace encore plus audacieuse. Saisir chaque heure, chaque minute, se lancer à l’assaut du front, libérer le Sud. Décider le combat et remporter une victoire totale !»
Le même jour, en laissant la 324e division pour défendre Hué et Đà Nẵng fraîchement libérées, le corps expéditionnaire côtier — composé en grande partie du Corps d’armée 2, renforcé par la 3e division et le 3e bataillon blindé de la Zone militaire 2 — se divisa en cinq groupes et entama sa progression le long de la Route nationale 1, en direction du sud.
La formation de marche s’étendait sur une distance considérable, regroupant plus de 2 500 véhicules transportant troupes, chars, blindés et tracteurs d’artillerie. Plus de 32 000 hommes participaient à cette avancée.
Le principe d’opération était : « combattre en avançant, ouvrir la route en progressant », afin d’être en place, au plus tard le 25 avril 1975, dans la zone de rassemblement de Rừng Lá (à 20 km de Xuân Lộc), en vue de la bataille stratégique décisive.
À Ninh Thuận, la Compagnie spéciale provinciale 311 pénétra profondément dans le centre-ville de Tháp Chàm, neutralisa l’ennemi et prit le contrôle de la gare, de la zone de Máng ainsi que de l’intersection menant à l’aéroport de Thành Sơn.
Après réception du télégramme du commandant en chef, le 7 avril, à la base de Tà Thiết-Lộc Ninh, le Comité central du Sud et la Commission militaire du Sud se réunirent. Ils décidèrent :
« Tout en préparant activement une opération de grande envergure, afin de gagner du temps et de créer de nouvelles brèches, les forces B.2 lanceront une campagne visant à isoler stratégiquement Saïgon. Si l’ennemi montre des signes d’effondrement soudain et majeur, il ne sera pas nécessaire d’attendre l’arrivée de toutes les forces extérieures : avec les forces B.2 et quelques unités de renfort, nous pourrons pénétrer rapidement et audacieusement dans Saïgon, en coordination avec les forces spéciales, les commandos et le soulèvement populaire de l’intérieur, pour prendre la ville. »
Ayant reçu ce rapport, le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste du Vietnam, Lê Duẩn, ordonna :
Il faut attendre l’arrivée de la majorité des Corps d’armée 1 et 3 avant de lancer l’offensive. Une fois l’offensive déclenchée, elle devra être puissante, continue, sans relâche, visant la victoire totale, en frappant les périphéries tout en saisissant les opportunités de pénétrer profondément dans le centre de Saïgon par plusieurs axes avec les forces déjà en place.
Poussée par l’enthousiasme du mouvement de soutien au Sud, la Zone militaire 2 mena trois campagnes de recrutement consécutives entre février et avril 1975, dépassant à chaque fois les objectifs fixés. L’ensemble de la zone atteignit 104,3 % des objectifs, dont 104,3 % pour Vĩnh Phú, 106 % pour Yên Bái et 102 % pour Lào Cai.
Jusqu’à la libération totale du Sud, 209 528 jeunes hommes et femmes, les enfants d’élite des différentes ethnies de la Zone militaire 2, avaient rejoint les forces armées, soit l’équivalent de 20 divisions.