Selon le projet de résolution sur l’utilisation des recettes issues des transactions de crédits carbone pour financer les projets de lutte contre le changement climatique et de développement de l’économie verte, présenté par le Comité populaire municipal, Hai Phong envisage de lancer à titre pilote une plateforme d’échange de crédits carbone en 2026. Les recettes générées seraient allouées aux modèles de protection et de développement forestier, à l’agriculture durable, aux énergies renouvelables, au traitement des déchets, à la récupération du méthane ainsi qu’à d’autres solutions de réduction des émissions.
Pour les projets ayant déjà généré des crédits carbone, ces fonds pourront être utilisés pour étendre leur portée, améliorer les infrastructures et soutenir les moyens de subsistance des communautés participantes.
D’après les calculs des autorités compétentes, si la ville participe au marché des crédits carbone et applique les mécanismes de compensation pour réduire de 3 à 5 millions de tonnes de CO₂, elle pourrait percevoir entre 120 et 250 millions de dollars par an.
Hai Phong dispose actuellement de plus de 33 000 hectares de forêts et de terres forestières, dont 10 000 hectares de forêts naturelles. Il s’agit de réserves de carbone pouvant être valorisées commercialement si elles sont standardisées selon les normes internationales. Par ailleurs, les forêts de protection et de production présentent également un potentiel d’absorption des gaz à effet de serre et peuvent être intégrées dans des modèles de crédits carbone forestiers.
Fin juin, la ville comptait 163 établissements et entreprises soumis à l’obligation d’inventorier leurs émissions de gaz à effet de serre. Selon le mécanisme de compensation, les unités émettant en deçà de leur quota peuvent vendre la partie excédentaire à celles dépassant leurs limites. Ce mécanisme constitue un levier important pour dynamiser le marché national et international de transaction et de compensation des émissions.
Au Vietnam, la commercialisation des crédits carbone connaît une accélération. En 2023, pour la première fois, le pays a vendu avec succès 10,3 millions de crédits carbone forestiers (équivalant à 10,3 millions de tonnes de CO₂) par l’intermédiaire de la Banque mondiale (BM), au prix de 5 dollars la tonne, générant un revenu total de 51,5 millions de dollars. Ces fonds ont été décaissés pour rémunérer les propriétaires forestiers dans six provinces de la région du Nord-Centre avant leur fusion administrative.