À l'occasion de l'organisation par le Vietnam de la cérémonie d'ouverture pour la signature de la Convention des Nations unies sur la cybercriminalité (Convention de Hanoï) les 25 et 26 octobre, Sudhanshu Mittal, directeur des solutions techniques de l'Association nationale des sociétés de logiciels et de services de l'Inde (Nasscom), a souligné le rôle croissant du Vietnam dans la coopération régionale et mondiale en matière de cybersécurité.
Selon lui, la cybercriminalité dépasse désormais les individus motivés uniquement par des gains financiers, profitant de l'essor de l'économie numérique. Parmi les menaces actuelles, il a cité les fraudes financières sur les systèmes de paiement instantané, les arnaques basées sur l'ingénierie sociale, les attaques de ransomware comme services transfrontaliers, les attaques sur des infrastructures critiques, les intrusions dans les chaînes d'approvisionnement des entreprises, et l'utilisation de l'intelligence artificielle (IA) pour créer de la désinformation et des "deepfakes" pouvant affecter les élections et la perception publique.
Sur le plan économique et social, Sudhanshu Mittal a noté que ces cyberattaques entraînent des pertes financières, perturbent les activités commerciales, nuisent à la réputation des entreprises et augmentent les coûts liés à la sécurité. Elles peuvent également affaiblir la confiance des citoyens, en particulier les plus vulnérables, et provoquer anxiété et panique lorsque les infrastructures essentielles, comme l'énergie ou la santé, sont touchées.
Concernant l'expérience de l'Inde, il a rappelé la mise en place d'un cadre juridique solide et de mécanismes de coordination entre autorités publiques et secteur privé, citant des initiatives telles que la loi sur la technologie de l'information de 2000, la création de l'équipe de réponse aux urgences informatiques indienne (CERT-In), le Centre national de protection des infrastructures d'information critiques (NCIIPC), le Centre indien de coordination de la cybercriminalité (I4C), ainsi que la loi pour la protection des données personnelles numériques (DPDP) de 2023.
La coopération public-privé, notamment avec Nasscom et le Conseil indien de sécurité des données (DSCI), contribue à créer un écosystème numérique sûr et à stimuler l'innovation.
Sudhanshu Mittal a jugé la Convention de Hanoï comme le premier traité mondial des Nations unies sur ce sujet en près de vingt ans, visant à harmoniser les législations nationales, renforcer la coopération transfrontalière et faciliter le partage de preuves électroniques, ainsi que l'assistance juridique et technique. Il a estimé que la convention offrirait aux pays comme l'Inde de grandes opportunités pour renforcer la coopération internationale, développer les capacités et améliorer le cadre juridique.
Enfin, il a souligné que le choix du Vietnam pour accueillir la cérémonie reflète le rôle actif du pays dans l'élaboration de la convention, son cadre légal solide (notamment la Loi sur la cybersécurité de 2018), sa capacité d'exécution efficace et ses ressources humaines qualifiées. Le Vietnam figure parmi les vingt premiers pays au classement de l'Indice mondial de cybersécurité 2024, avec plus de 80 % de la population active dans l'espace numérique, faisant du pays un lieu idéal pour cet événement majeur.