Il s'agissait de la dernière répétition générale avant la répétition préliminaire (prévue le 27 août) et la grande répétition (le 30 août), qui ont précédé la cérémonie officielle du 2 septembre.
Bien avant l’heure, des milliers de personnes s’étaient déjà massées le long des avenues menant à la place historique Ba Dinh pour assister à l’événement.
Dans une atmosphère automnale agréable, les rues de la capitale se sont parées de drapeaux et de fleurs. Des foules compactes se sont rassemblées sur les boulevards Hung Vuong, Nguyen Thai Hoc, Le Hong Phong et autour de Ba Dinh, impatientes de voir les premiers contingents défiler au rythme des fanfares.
Dans la foule, on apercevait des personnes âgées aux cheveux argentés venues avec leurs enfants et petits-enfants, ainsi que de nombreux enfants brandissant des drapeaux vietnamiens. Tous partageaient la même émotion et la même fierté.
L’enthousiasme se lisait sur tous les visages. Qu’il fasse un soleil ardent ou qu’éclatent soudain de violentes averses, la foule demeurait patiente, résolue à attendre.

Dans cette foule compacte, l’image de l’ancienne combattante Trinh To Hop (84 ans), vêtue de son uniforme militaire et assise calmement à côté de sa petite-fille avec un regard doux, nous a ému.
Dang Mai Hong, petite-fille de Mme Hop, a confié que sa grand-mère était la fille du révolutionnaire patriotique Trinh Dinh Cửu, qui avait des contributions importantes à la fondation du Parti communiste indochinois.
À l’approche du 80ᵉ anniversaire de la Révolution d’Août et de la Fête nationale, les souvenirs d’une époque de résistance sont revenus avec force. Bien que sa santé soit fragile, Mme Hop a tenu à venir avec ses petits-enfants pour ne pas manquer la deuxième répétition générale. Elle souhaite contempler de ses propres yeux la silhouette de la paix sur cette belle terre de la capitale.


Dans l’attente du passage du défilé militaire, Mme Hop nous a fait part de nombreux souvenirs de son enfance et de la guerre de résistance nationale passée.
Fidèle à la tradition familiale, elle s’est engagée dans la révolution dès l’âge de 18 ans. Lorsque la Résistance nationale éclata en 1946, elle quitta Hanoï avec ses parents pour rejoindre la base révolutionnaire du Viet Bac.
En 1953, elle fut envoyée étudier à l’École des enfants vietnamiens de Guilin, en Chine. Un an plus tard, elle poursuivit ses études à l’École des enfants vietnamiens de Moscou (URSS).
Après avoir terminé la 7e année, elle rentra au pays pour achever son cycle secondaire, puis repartit en 1962 en Union soviétique, cette fois à l’Université d’État Lénine de Tachkent (Ouzbékistan), où elle suivit des études en mathématiques et mécanique.
En 1967, alors que la guerre de résistance contre les États-Unis entrait dans sa phase la plus féroce, Mme Trinh To Hop rentra au pays et travailla à l’Institut de technique militaire du ministère de la Défense.
Avec ses collègues, elle se consacra à la recherche et au développement d’armes spéciales, telles que l’A12, le ĐKB, le FE ou encore l’AS. En 1996, les projets d'armes spéciales de son équipe de recherche furent honorés par le Prix Ho Chi Minh de première classe.
Ayant consacré sa vie aux recherches d’armement, Mme Hop s'est dite profondément surprise et émue par le développement de nouveaux équipements et armes modernes pour défendre la Patrie. « Je suis immensément fière de revivre dans cette atmosphère héroïque. Jusqu’à aujourd’hui, je garde gravées dans mon cœur les paroles du Président Ho Chi Minh, et je raconte quotidiennement ses histoires à mes enfants et petits-enfants pour les inciter à suivre son exemple moral », confie-t-elle.

Au milieu de la foule enthousiaste affluant vers la place Ba Dinh, des anciens combattants, encore appelés « soldats de l'Oncle Ho », contemplaient en silence les jeunes soldats défilant en rangs impeccables. Dans leurs yeux embués se reflétaient les souvenirs d'une époque de guerre, de sacrifices de sang et de jeunesse, tous offerts à l’indépendance et à la liberté de la Patrie.
Ces jours-ci, la capitale de Hanoi resplendit de drapeaux et de fleurs. Les habitants, vêtus de rouge étoilé, ajoutent à l’allégresse générale. Tous unis dans une joie commune, ils attendaient que s’avance, dans l’orgueil et les acclamations, le défilé des forces armées et du peuple – au cœur de la nation, au cœur de la Patrie bien-aimée.