" Bánh chưng ", l’âme du Têt vietnamien

Nhân Dân en ligne - Lorsque l’on parle du Têt (Nouvel An lunaire vietnamien), on pense tout de suite au " bánh chưng " (gâteau de riz gluant carré), un produit du ciel et de la terre et imprégné des traditions de la nation.

Le " bánh chưng " est un plat indispensable des célébrations du Têt. Photo : Minh Duy/NDEL.
Le " bánh chưng " est un plat indispensable des célébrations du Têt. Photo : Minh Duy/NDEL.

Le " bánh chưng " fait partie des us et coutumes des Vietnamiens depuis des siècles. La légende raconte que ce gâteau a été créé par le 18e fils du Roi Hùng Vuong VI, le prince Lang Liêu, dont la mère était décédée et qui a vécu dans la difficulté. Un jour, le roi convoqua tous ses fils et déclara céder son trône à celui qui pourrait préparer les mets les plus savoureux.

À l’aide d’un dieu, Lang Liêu créa deux gâteaux à base de riz gluant, de graines de haricots mungo et de viande de porc, qui sont les ingrédients populaires des repas des paysans vietnamiens. L’un, de forme ronde s’appelant « bánh dày », représentait le ciel et l’autre, de forme carrée, nommé « bánh chưng », faisait référence à la terre car à cette époque, on croyait que la terre était carrée et plate. Impressionné par leur saveur raffinée et leur signification particulière, le Roi choisit Lang Liêu comme son successeur.

Le " bánh chưng ", en forme de carré, représente la Terre selon l'ancienne conception vietnamienne. Photo : Minh Duy/NDEL.

Depuis lors, le " bánh chưng " est devenu un des plats indispensables des célébrations du Têt pour exprimer la gratitude envers les ancêtres, le Ciel, la Terre et les Génies.

Des étapes de confection d'un " bánh chung ". Photo : Minh Duy/NDEL.

Contrairement à la restauration rapide des temps modernes, la confection du Banh chung exige des étapes compliquées, à partir de la préparation minutieuse des ingrédients jusqu’à la cuisson soignée pendant plusieurs heures. Pour faire un bon " bánh chưng " qui se conserve environ un mois, on doit choisir le riz gluant parfumé et fibreux. Le gâteau au centre duquel se trouvent du porc et des haricots mungo est enveloppé en forme de carré dans des feuilles de dong (Phrynium placentarium) qui donneront au riz une couleur verte après environ 8 à 10 heures de cuisson.

Le " bánh chưng " est fait à base de riz gluant, de graines de haricots mungo et de viande de porc, qui sont les ingrédients populaires des repas des paysans vietnamiens. Photo : Minh Duy/NDEL.

Le processus de fabrication du " bánh chưng " est une opportunité pour le regroupement familial. Assis autour du feu, les membres de la famille doivent veiller souvent à la cuisson du " banh chung " en se racontant leurs histoires pendant l’année écoulée. Les liens familiaux sont ainsi renforcés.

Le processus de fabrication du " bánh chưng " est une opportunité pour le regroupement familial. Photo : HG/NDEL.

Le " bánh chưng " est coupé en tranche ou en morceaux et déposé sur une assiette. Il est souvent consommé avec des oignons blancs au vinaigre, car sa saveur aigre et légèrement poivrée facilite la digestion.

Grâce à son goût délicieux, sa légende historique et sa signification philosophique, le " bánh chưng " est devenu un symbole non seulement de la gastronomie du Vietnam mais encore du rassemblement familial et de la reconnaissance envers les ancêtres. La confection du " bánh chưng " pendant le Têt reste ainsi une belle coutume pour garder l’âme du Têt vietnamien et enrichir la tradition culinaire en particulier et la culture vietnamienne en général.