Selon les dernières données de l’Agence européenne des statistiques (Eurostat), au cours des quatre premiers mois de l’année, l’Union européenne (UE) a importé 18 474 tonnes de poivre au total, pour une valeur de 83,7 millions d’euros, soit une augmentation de 22,9 % en volume et de 27 % en valeur en glissement annuel.
Rien qu’en avril 2024, la quantité de poivre exportée vers l’Union européenne a atteint 5 440 tonnes, soit une hausse de 22,7 % par rapport au mois précédent et de près de 40 % sur un an. Il s’agit également du plus haut niveau enregistré depuis le début de l’année 2023.
Le mois d’avril dernier est aussi le quatrième mois consécutif au cours duquel les importations de poivre de l’Union européenne ont fortement augmenté.
Entre janvier et avril 2024, le Vietnam a exporté environ 11 359 tonnes de poivre de toutes sortes vers l’Union européenne, pour une valeur de 48,5 millions d’euros, soit une augmentation de 25,1 % en volume et de 32,1 % en valeur sur un an.
Avec ces résultats, le Vietnam continue d’être le plus grand fournisseur de poivre au sein de l’Union européenne, représentant 61,5 % du montant des importations européennes de ce produit.
Les importations de poivre de l’Union européenne en provenance d’autres marchés ont également connu une forte croissance : le Brésil (3 443 tonnes, + 25,3 %) ; l’Indonésie (1 384 tonnes, + 32,2 %) ; l’Inde (952 tonnes, + 9,9 %).
Le prix moyen à l’export du poivre vietnamien sur le marché européen a atteint 4 273 euros la tonne, tandis que celui du Brésil était de 3 665 euros la tonne, celui de l’Indonésie 5 509 euros la tonne et l’Inde, à elle seule, 6 646 dollars la tonne.
En plus de prix compétitifs sur les marchés européens, les sociétés exportatrices de poivre du Vietnam bénéficient plus d’avantages que leurs homologues venues d’autres pays comme l’Inde, la Malaisie ou l’Indonésie grâce à l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange entre le Vietnam et l’Union européenne (EVFTA) depuis 2020. Cet accord a permis de réduire les taxes à l’importation sur le poivre finement moulu ou concassé en provenance du Vietnam de 4 % à 0 %.
Avec un volume de 11 359 tonnes et représentant 61,5 % des importations totales de la région entre janvier et avril 2024, le Vietnam continue d’être le plus grand fournisseur de poivre au sein de l’Union européenne, devant le Brésil, l’Indonésie et l’Inde. Photo: congthuong.vn. |
Opportunités pour le Vietnam de stimuler ses exportations de poivre
Selon l’Association vietnamienne du poivre et des épices (VPSA), la taille du marché mondial de poivre s’élève à environ 5,4 milliards de dollars et devrait atteindre un taux de croissance moyen d’environ 20 % entre 2024 et 2032.
L’industrie vietnamienne du poivre représente 40 % de la production et 60 % des exportations du monde.
Selon les experts, cette filière devra tirer parti de la hausse des prix sur le marché mondial pour atteindre d’ici la fin de l’année une valeur à l’exportation d’un milliard de dollars.
Toujours selon la VPSA, l’Union européenne constitue un débouché à fort potentiel pour le poivre vietnamien. La demande d’importation de poivre sur les marchés européens ne cesse d’augmenter.
Le Centre néerlandais pour la promotion des importations en provenance des pays en développement (CBI) a fait savoir : l'Europe ne produit pas de poivre, la consommation de la région dépend donc des sources importées. Cette agence a également indiqué que 95 % du poivre importé dans l'UE est consommé dans ce bloc et que seulement 5 % est réexporté hors d'Europe.
La consommation de poivre noir en Europe devrait croître régulièrement dans un avenir proche, avec une augmentation attendue de 1,8 % en 2024, a souligné le CBI.
Pour profiter au mieux des opportunités sur ce marché, l’industrie du poivre du Vietnam doit s’orienter vers une production durable, car de plus en plus de consommateurs européens exigent des certifications de durabilité des produits importés.