D’après les experts économiques, le secteur agricole vietnamien a réalisé des progrès significatifs en matière de gestion de la qualité, ce qui lui permet aujourd’hui d’accéder à des marchés internationaux exigeants.
Cependant, certaines lacunes persistent en ce qui concerne la qualité en profondeur, la gestion et la supervision des procédés de culture, de récolte et de transformation. Une révision rigoureuse des pratiques agricoles s’impose afin d’assurer une production durable et conforme aux standards internationaux.
Parmi les produits agricoles en plein essor, le durian vietnamien a réussi à se faire une place sur le marché chinois, concurrençant directement le durian thaïlandais. Néanmoins, cette percée est menacée par des avertissements récents des douanes chinoises sur la présence de substances interdites sur l’écorce des fruits.
Ces alertes rappellent l’importance cruciale du contrôle rigoureux à toutes les étapes de la production. Une contamination, même marginale, peut avoir un impact désastreux sur les exportations vers ce marché stratégique.
D’après plusieurs exportateurs, l’application stricte des techniques agricoles modernes, la réduction des pesticides et engrais chimiques, ainsi qu’une meilleure gestion des intrants sont essentielles pour garantir la stabilité et la conformité des produits vietnamiens aux normes sanitaires internationales.
Outre la production, la chaîne logistique et l’organisation de la collecte des produits agricoles destinés à l’exportation jouent un rôle majeur. Sans un système efficace et intégré, les producteurs risquent de voir leurs produits refusés aux frontières.
L’Europe, un marché à conquérir sous conditions
Pour préserver sa place sur le marché européen, le Vietnam doit renforcer ses contrôles dès la phase de production plutôt que de se limiter à l’inspection des produits finis. Une maîtrise totale des facteurs de production, du choix des engrais à la transformation, est nécessaire pour répondre aux normes européennes qui allient exigences sanitaires et préservation de l’environnement.
Selon Lê Thanh Hoa, directeur adjoint du Département de la qualité, de la transformation et du développement des marchés, seul un contrôle strict des matières premières et des processus de transformation permettra au Vietnam de consolider sa position sur les marchés les plus exigeants.
Ngô Xuân Nam, directeur adjoint du bureau SPS Vietnam, insiste sur la nécessité d’un engagement collectif. « Si les autorités appliquent des règles strictes mais que les entreprises et coopératives agricoles ne suivent pas, nos efforts seront vains », prévient-il.
L’avenir des exportations agricoles vietnamiennes repose ainsi sur une transformation structurelle et une amélioration continue des standards de production. Seule une approche rigoureuse et coordonnée permettra au pays d’atteindre son objectif de 70 milliards de dollars d’exportations en 2025 et de renforcer sa réputation de fournisseur fiable sur la scène internationale.
