Transition verte : un impératif pour une croissance durable au Vietnam

Face aux exigences croissantes en matière de réduction des émissions et aux critères rigoureux des marchés d’exportation, les entreprises industrielles vietnamiennes accélèrent leur transition vers des modèles écologiques.

Cette mutation passe par l’adoption de technologies propres, de matières premières durables et l’instauration d’une économie circulaire, devenant une nécessité incontournable pour améliorer leur compétitivité et contribuer aux objectifs nationaux de développement durable.

La transformation verte est une nécessité pour les entreprises.

La transformation verte est une nécessité pour les entreprises.

De la production verte aux zones industrielles modèles

Depuis sa création, l’entreprise Musa Pacta, en coopération avec la coopérative Khai Thai (à Hanoï), transforme les troncs de bananiers en fibres vendues à l’international à environ 3,5 dollars/kg. Les sous-produits sont valorisés pour l’agriculture et l’alimentation animale. L’entreprise a investi dans trois usines et collabore avec dix coopératives employant près de 600 travailleurs.

À Bac Kan, l’entreprise Ha Diep a développé 15 hectares de culture de camellia (trà hoa vàng) en utilisant des technologies de séchage modernes, produisant du thé de haute qualité reconnu OCOP 4 étoiles et distribué à l’échelle nationale.

Dans le secteur textile, la société TNG, la plus grande entreprise d’exportation de vêtements de la province de Thai Nguyen, a installé un système photovoltaïque de 998 kWh, couvrant 50 % de sa consommation électrique et réduisant chaque année 800 tonnes de CO₂. Elle a également modernisé ses équipements avec des chaudières électriques, certifiant ainsi plusieurs de ses usines comme « vertes ».

À Vinh Phuc, la zone industrielle Thang Long, développée par Sumitomo, consacre 20 % de sa surface aux espaces verts. Elle est équipée d’un système de traitement des eaux usées de 9 000 m³/jour et d’un système solaire de 4 MWp, aidant à réduire les coûts et les émissions de CO₂ des entreprises installées.

Surmonter les obstacles financiers à la transition verte

Les efforts sont encourageants, mais les obstacles sont aussi grands. L’un des principaux freins reste le coût élevé des investissements initiaux, surtout pour les PME, qui ont peu accès aux prêts préférentiels et aux fonds publics ou internationaux.

À Hanoï, plus de 60 % des entreprises industrielles n’ont pas encore adopté de technologies avancées.

Pour y remédier, les entreprises demandent davantage de soutiens fiscaux, de crédits, de formations, et un accès facilité aux résultats de la recherche scientifique sur la transition verte.

La province de Vinh Phuc (au Nord) a lancé un plan visant à attirer les investisseurs stratégiques d’ici 2030.

Le président du Comité populaire provincial, Tran Duy Dong, a rappelé l’accompagnement des entreprises locales dans le processus de transition verte, avec notamment le projet du centre logistique ICD, qui ambitionne de devenir le premier port sec à zéro émission nette en Asie d’ici 2040.

Honda Vietnam y mène également des initiatives de réduction des émissions industrielles.

De son côté, Thai Nguyen, au Nord, met en œuvre un plan d’action pour la croissance verte jusqu’en 2030, axé sur l’économie à faible émission de carbone, l’adaptation climatique et la protection de la biodiversité, avec l’objectif de neutralité carbone d’ici 2050.

Selon le Dr Nguyen Sy Dung, ancien vice-directeur du Bureau de l’Assemblée nationale, les objectifs de neutralité carbone doivent être intégrés dans les plans de développement économique et urbain des provinces.

Il recommande de développer des zones agricoles biologiques intégrées aux énergies renouvelables, d’augmenter les espaces verts et de privilégier les industries à faibles émissions.

Les plans d’aménagement des provinces et villes pour la période 2021-2023 devraient mettre l’accent sur la promotion des secteurs à faibles émissions, en tirant parti de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne, a-t-il noté.