À l’occasion de la Journée internationale de la protection de la couche d’ozone et des 40 ans de la Convention de Vienne, le ministère vietnamien de l’Agriculture et de l’Environnement a organisé à Hanoï un colloque placé sous le thème « Activités de protection de la couche d’ozone en vue d’une transition verte : promouvoir la coopération intergouvernementale et le partenariat public-privé ».
L'événement a vu la participation de nombreux experts vietnamiens et étrangers.
Des résultats remarquables
Dans son discours d’ouverture, le vice‑ministre de l’Agriculture et de l’Environnement, Le Cong Thanh, a rappelé que le Vietnam a adhéré à la Convention de Vienne et au Protocole de Montréal depuis 1994.
Au cours de ces plus de trois décennies, grâce au soutien actif de la communauté internationale, notamment le Fonds multilatéral pour l'application du Protocole de Montréal, la Banque mondiale et le Programme des Nations unies pour l'environnement, le pays a réussi à éliminer de nombreuses substances appauvrissant la couche d'ozone.
Le Vietnam a également géré, puis réduit les HCFC (composés utilisés comme agents de refroidissement et propulseurs) et les HFC (gaz synthétiques pour la climatisation et la réfrigération) conformément aux engagements du calendrier, a précisé le vice-ministre Le Cong Thanh.
Parallèlement, le Vietnam a renforcé sa législation sur la protection de la couche d’ozone afin de mieux réguler les substances contrôlées. Ce cadre juridique est désormais un fondement important pour relier efficacement la protection de l’ozone à d’autres priorités nationales telles que la gestion des émissions de gaz à effet de serre et la réalisation des objectifs de transition verte.

Selon les données du Secrétariat international de l’Ozone, à la fin août 2025, le Vietnam a déjà éliminé environ 240 millions de tonnes de CO2 équivalent grâce aux mesures de gestion et de suppression des substances réglementées par le Protocole de Montréal.
À l’horizon 2045, le pays prévoit de réduire 11,2 millions de tonnes supplémentaires de CO2 équivalent, conformément à son plan national de gestion et d’élimination des substances appauvrissant la couche d’ozone et des gaz à effet de serre contrôlés. Cela permettra également au Vietnam de réaliser son objectif d’atteindre zéro émission nette d’ici 2050.
Ces résultats positifs relatent les efforts du Vietnam dans la mise en place de la Convention de Vienne pour la protection de la couche d’ozone et du Protocole de Montréal, ainsi que son engagement à accompagner les pays du monde entier dans cette question importante.
« Le Vietnam a fait des efforts pour perfectionner son système de politiques et de lois en matière de protection de la couche d’ozone, afin de mieux gérer les substances contrôlées. Concrètement, ces dispositions ont été intégrées dans la Loi sur la protection de l’environnement de 2020 et ses textes d’application. C’est une base essentielle pour une gestion efficace et cohérente, reliant la protection de la couche d’ozone aux priorités nationales, telles que la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la réalisation des objectifs de transition verte », a souligné le vice-ministre Le Cong Thanh.
Le Vietnam a rejoint l’Engagement international pour le refroidissement global en 2023. La coopération internationale dans la protection de la couche d’ozone a permis aux entreprises vietnamiennes d’améliorer l’efficacité énergétique, de promouvoir des solutions de refroidissement durables, d’accéder à des opportunités de participation au marché des crédits carbone, ainsi que d’attirer les ressources nécessaires pour l’innovation technologique.

Les efforts se poursuivent
Pour sa part, Tina Chondraki Birmpili, directrice exécutive du Fonds multilatéral pour l'application du Protocole de Montréal, a hautement apprécié les mesures proactives prises par le Vietnam dans la protection de la couche d'ozone.
Depuis 1995, le Fonds multilatéral pour l'application du Protocole de Montréal a aidé le Vietnam à mettre en œuvre 90 projets d'une valeur totale d'environ 30 millions de dollars, axés sur le transfert de technologie, le renforcement des capacités techniques et la formation des ressources humaines. De nombreux programmes importants liés à l'Amendement de Kigali sur l'efficacité énergétique et la technologie de refroidissement durable ont été lancés.
Concernant les perspectives de coopération avec le Vietnam, Tina Chondraki Birmpili a déclaré : « Nous avons soutenu environ 90 projets au Vietnam, qui seront menés jusqu’en 2026. Nous continuerons de renforcer notre partenariat pour un avenir meilleur ».
Le Vietnam, quant à lui, continue d’affirmer son rôle de membre actif de la communauté internationale dans les efforts visant à protéger la couche d’ozone et à réduire les émissions de gaz à effet de serre, accompagnant l’humanité sur la voie du développement vert et durable, a affirmé le vice-ministre Le Cong Thanh.
Lors du colloque, les participants ont échangé sur les expériences de coopération bilatérale, multilatérale et public-privé dans la gestion des substances nocives pour l’ozone. Ils ont aussi présenté des solutions technologiques et des initiatives innovantes, ouvrant aux entreprises vietnamiennes de nouvelles perspectives pour participer à la transition verte et au développement durable du pays.
Les discussions ont porté sur des sujets aussi variés que la mise en œuvre du Protocole de Montréal par le Vietnam et ses contributions aux objectifs climatiques globaux, les outils de conformité et de suivi du Protocole de Montréal, en particulier la gestion et élimination des HCFC (phase III) et des déchets de HFC selon l’Amendement de Kigali (phase I), la gestion du cycle de vie des substances contrôlées et suivi technique numérique, la mobilisation de financements pour des solutions de refroidissement durables, les initiatives privées de collecte, recyclage et usage des substances contrôlées, ou encore les technologies de recyclage et le potentiel de compensation carbone des substances contrôlées.
Tina Chondraki Birmpili a qualifié la Convention de Vienne et le Protocole de Montréal de succès majeurs de la coopération environnementale mondiale, qui ont permis d'éliminer efficacement les substances appauvrissant la couche d'ozone et de contrôler progressivement les HFC grâce à l'Amendement de Kigali.
Elle a également insisté sur le fait que le Protocole de Montréal aide aussi à ralentir le réchauffement climatique, car de nombreuses substances qu'il cible sont également des gaz à effet de serre.