Les exportations de noix de cajou vietnamiennes poursuivent leur croissance solide

Après plusieurs mois d’incertitude sur les marchés mondiaux, les exportations vietnamiennes de noix de cajou confirment leur reprise. En septembre 2025, le pays a enregistré son sixième mois consécutif de hausse, consolidant sa position de premier exportateur mondial et démontrant sa capacité à créer davantage de valeur ajoutée.

Les exportations de noix de cajou poursuivent leur croissance, confirmant la tendance à une reprise solide de l’industrie de la noix de cajou au Vietnam.
Les exportations de noix de cajou poursuivent leur croissance, confirmant la tendance à une reprise solide de l’industrie de la noix de cajou au Vietnam.

Selon les données des douanes vietnamiennes, 72 440 tonnes de noix de cajou ont été exportées en septembre pour une valeur de 491,3 millions de dollars, soit une hausse de 4,2 % en volume et 3,9 % en valeur par rapport à août. Sur un an, la croissance atteint 26,5 % en volume et 31,5 % en valeur.

Au total, sur les neuf premiers mois de 2025, le Vietnam a expédié près de 555 000 tonnes, pour 3,77 milliards de dollars, en progression de 19,5 % en valeur, bien supérieure à la hausse des volumes (+1,6 %). Un signe clair d’une amélioration du prix moyen à l’exportation, qui s’établit à 6 801 dollars la tonne, en hausse de 17,6 % sur un an.

Cette évolution traduit les efforts continus pour améliorer la qualité, renforcer la marque de la noix de cajou vietnamienne et élargir les débouchés à l’international.

La Chine détrône les États-Unis comme premier client

La structure géographique des exportations reste globalement stable, avec cinq marchés clés, la Chine, les États-Unis, les Pays-Bas, l’Allemagne et les Émirats arabes unis, représentant plus de 58 % des ventes totales.

Fait marquant : la Chine est devenue en septembre le premier marché du Vietnam, avec 17 300 tonnes importées pour 110,97 millions de dollars, soit plus du double du niveau atteint un an plus tôt.

Sur les neuf premiers mois de l’année, les exportations vers la Chine atteignent 125 690 tonnes, en hausse de 37,4 % en volume et de 54,1 % en valeur.

Cette dynamique compense partiellement le recul enregistré sur les marchés américain et européen. La progression observée en Allemagne, aux Émirats arabes unis, au Royaume-Uni et en Arabie saoudite témoigne d’une diversification réussie, réduisant la dépendance à quelques partenaires traditionnels.

« Cette stratégie permet aux entreprises vietnamiennes d’accroître leur résilience face aux fluctuations économiques mondiales et aux évolutions de la demande », commente un analyste du commerce international.

Un trimestre décisif sous le signe des opportunités et des défis

Le dernier trimestre de l’année correspond à la période de forte consommation mondiale, portée par les fêtes de fin d’année aux États-Unis, en Europe et en Chine.

Les entreprises vietnamiennes disposent ainsi d’une fenêtre stratégique pour accroître leurs parts de marché et maximiser leurs marges.

Mais la conjoncture n’est pas exempte de défis : les exigences de traçabilité et de durabilité s’intensifient dans les grands marchés importateurs ; la concurrence africaine (Côte d’Ivoire, Ghana, Tanzanie) monte en puissance grâce à des investissements massifs dans la transformation locale ; les coûts logistiques et les fluctuations monétaires continuent de peser sur la rentabilité des exportations.

La demande plus prudente de certains marchés traditionnels, États-Unis, Pays-Bas, Canada, Australie et Russie, illustre un contexte de consommation plus sélectif et une bataille accrue sur les prix.

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Les coûts logistiques et la volatilité des taux de change demeurent des facteurs majeurs influençant l’efficacité des exportations.

Vers une montée en gamme et une transformation durable

Pour maintenir leur élan, les entreprises vietnamiennes sont encouragées à : diversifier leurs débouchés et renforcer la gestion des risques ; investir dans la transformation à haute valeur ajoutée, comme le beurre ou le lait de cajou, ainsi que les snacks premium ; intégrer davantage les chaînes d’approvisionnement durables ; tirer parti des accords de libre-échange (EVFTA, CPTPP, RCEP, UKVFTA) afin de réduire les droits de douane et d’élargir l’accès aux marchés.

Plusieurs acteurs investissent déjà dans la digitalisation et les technologies de traçabilité, afin de répondre aux exigences croissantes des acheteurs internationaux.

Si la tendance actuelle se poursuit, le Vietnam pourrait franchir le cap des 5 milliards de dollars d’exportations de noix de cajou d’ici la fin de l’année, consolidant son statut de leader mondial.

Les experts rappellent toutefois la nécessité de renforcer les liens avec les zones de production, d’améliorer la productivité et la qualité des noix domestiques pour réduire la dépendance aux importations de matières premières, un enjeu structurel majeur pour le secteur.

Avec six mois consécutifs de croissance, le redressement du secteur de la noix de cajou s’impose comme l’un des signaux positifs du commerce extérieur vietnamien. Dans un contexte mondial en mutation, les entreprises du pays ont désormais l’occasion de transformer leur réussite quantitative en avantage qualitatif durable.

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