Le Vietnam face à une grande vulnérabilité climatique
Selon les calculs du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), si le niveau de la mer s’élève de 100 cm, le Vietnam pourrait perdre environ 40 000 km² de terres, soit 12,1 % de sa superficie. De plus, cette montée des eaux entraînerait le déplacement d’environ 17,1 millions de personnes.
D’après le rapport du ministère des Ressources naturelles et de l’Environnement, les mesures d’adaptation au changement climatique ont des effets socioéconomiques relativement positifs.
D’ici 2030, le produit intérieur brut (PIB) pourrait connaître une hausse par rapport au scénario de développement classique. Les mesures d’atténuation dans le secteur agricole auraient l’impact le plus important sur la croissance du PIB, suivies par celles dans les domaines de l’énergie, de l’utilisation des terres, du changement d’affectation des terres et de la foresterie (LULUCF), ainsi que dans la gestion des déchets.
Les mesures dans les processus industriels ont un impact minimal sur le PIB. Les productions agricoles, forestières et industrielles à forte consommation énergétique, ainsi que la gestion des déchets, devraient augmenter à des niveaux divers. Par ailleurs, les investissements en capital seraient supérieurs à ceux des scénarios classiques.
Les opportunités d’emploi pourraient également être plus élevées que dans un contexte de développement normal. En outre, la pauvreté rurale pourrait diminuer grâce aux investissements dans l’agriculture et la foresterie, générant davantage d’emplois et de revenus pour les ménages ruraux. Toutefois, il convient de noter que les inégalités pourraient s’accentuer, tandis que l’indice des prix à la consommation (IPC) et l’inflation augmenteraient légèrement.
Le rôle du changement climatique dans la transition énergétique et agricole
Les experts soulignent que les actions pour faire face au changement climatique sont essentielles pour permettre au Vietnam d’honorer ses engagements internationaux en matière de climat. Ces actions fournissent une base scientifique pour attirer des investissements, tant nationaux qu’étrangers, dans ce domaine, contribuant ainsi au développement socioéconomique durable et respectueux de l’environnement.
Le changement climatique favorise également le développement des énergies renouvelables, l’adaptation des secteurs agricoles, forestiers et halieutiques aux conditions climatiques, ainsi que l’accès à des soutiens financiers, technologiques et scientifiques internationaux. Il améliore également la qualité des ressources humaines au Vietnam.
Engagements et coopérations internationales
Lors des conférences COP26 et COP27, le gouvernement vietnamien s’est engagé à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Dans le cadre de coopérations bilatérales, le Vietnam a intensifié les dialogues avec les pays développés et obtenu des financements importants par l’intermédiaire d’organisations internationales, telles que l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA), l’Agence française de développement (AFD) et la Banque mondiale (BM).
Un rapport de 2022 du ministère du Plan et de l’Investissement, en collaboration avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), révèle qu’entre 2010 et 2019, le Vietnam a bénéficié d’environ 600 projets internationaux d’adaptation au changement climatique, représentant un financement estimé à 18,5 milliards de dollars, dont 1,1 milliard sous forme de dons. En décembre 2022, le Vietnam a reçu un engagement de 15,5 milliards de dollars de la part du Royaume-Uni, des États-Unis et de l’Union européenne pour soutenir la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables et atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.