Trouver une nouvelle direction pour les plantes médicinales

La culture des plantes médicinales sous le couvert forestier crée une chaîne de valeur et accélère leur production de manière industrielle dans les provinces montagneuses du Nord du Vietnam.
La culture des plantes médicinales sous couvert forestier apporte des avantages économiques. Photo : VNA/CVN.
La culture des plantes médicinales sous couvert forestier apporte des avantages économiques. Photo : VNA/CVN.

Ces dernières années, de nombreux modèles de culture de plantes médicinales ont été mis en œuvre et ont donné de bons résultats dans les provinces de Tuyên Quang, Yên Bai et Hà Giang.

Réveiller le potentiel

Avec un taux de la couverture forestière de 65%, on trouve à Tuyên Quang plusieurs plantes médicinales précieuses tels que khôi nhung (Ardisia silvestris), thao qua (Fructus amomi aromatici), huong nhu (Ocimum tenuiflorum), sa (Cymbopogon), nghê (Curcuma longa), giao cô lam (Gynostemma pentaphyllum), cà gai leo (Solanum procumbens)...

En particulier, dans le district de Lâm Binh, on cultive expérimentalement une plante médicinale précieuse, le théier aux fleurs d’or (Camellia quephongensis) qui donne le “thé de longévité”, considéré comme la “reine des thés”.

Depuis 2018, cette localité a promulgué le plan de mise en œuvre de la Stratégie de développement de l’industrie pharmaceutique à l’horizon 2030, avec vision 2050, qui comprend le développement des plantes médicinales sous le couvert forestier.

Ainsi, la province a mis en œuvre dix projets scientifiques et technologiques dans ce domaine tels que la culture intensive de sa nhân (Amomum xanthioides), de thao qua (Fructus amomi aromatici), de ba kich (Morinda officinalis how)…

Le président du Comité populaire de la commune de Hung My (district de Chiêm Hoa, province Tuyên Quang), Dô Van Hiêu, informe que les habitants ont planté deux hectares de khôi nhung sous la canopée de la forêt, l’une des plantes médicinales à haute valeur économique. Les cultivateurs sont guidés dans les techniques de plantation, de soin et de récolte.

La commune se connecte également avec le Centre de formation professionnelle agricole et de conseil en développement rural afin de construire une zone médicinale sécurisée avec des indications géographiques.

Les communes de Hop Hoa, Sâm Duong et Van Phu, dans le district de Son Duong, ont planté à grande échelle de cà gai leo.

Les agriculteurs gagnent près de 10 millions de dôngs sur une “sào” (environ 360 m2) sur une récolte. Cela apporte une importante source de revenus avec trois récoltes par an.

En 2021, le cà gai leo de Hop Hoa a été certifié produit OCOP (À chaque commune son produit) 4 étoiles.

Selon le vice-président de l’Association de médecine orientale de Yên Bai, Trân Quôc Toàn, la province compte actuellement plus de 630 espèces de plantes médicinales, classées en 11 groupes, dans lequel se trouvent un certain nombre de plantes à grande valeur, comme hoàng liên chân gà (Coptis quinquesecta), tam thât vu diêp (Panax bipinnatifidus), dang sâm (Codonopsis pilosula), thô phuc linh (Smilax glabra),...

Plantation du khôi nhung (Ardisia silvestris) à Tuyên Quang. Photo : CTV/CVN.

Avec des politiques efficaces, Yên Bai a, de nos jours, de grandes zones de plantes médicinales telles que cannelier 80 000 ha, son tra (Fructus crataegi) sur 10 000 ha, thao qua sur 1 300 ha. En outre, la province compte plus de 3 400 ha d’autres plantes médicinales avec une production annuelle de plus de 7 600 tonnes.

De plus, cette localité souhaite attirer également des entreprises de transformation pharmaceutique, des organisations de recherche spécialisées dans ce secteur, des scientifiques nationaux et étrangers via des programmes de vulgarisation agricole et des projets scientifiques et technologiques.

Hoàng Quôc Cu, directeur adjoint du Service de la santé de Hà Giang, déclare que la province a déterminé que le développement des plantes médicinales est la solution pour promouvoir le développement économique, l’éradication de la faim et la réduction de la pauvreté. Ainsi, elle a mis en œuvre de nombreuses politiques visant à soutenir les individus, les entreprises et les coopératives dans ce secteur. Précisément, depuis 2015, la province soutient à hauteur de 17 milliards de dôngs les agriculteurs en matière de semences, engrais, prêts, formation, et de près de 5 milliards de dôngs deux entreprises investissant dans le développement des plantes médicinales.

Pour la seule année 2021, trois projets de niveau provincial ont été mis en œuvre et deux autres de niveau ministériel sur les plantes médicinales avec un budget total de près de 30 milliards de dôngs.

Avec 17 700 ha de plantes médicinales, plus de 13 000 emplois ont été créés. Par ailleurs, une vingtaine d’entreprises et de coopératives ont investi dans la culture et la transformation des plantes médicinales. La même année, leurs chiffres d’affaires s’élevaient à près de 7 milliards de dôngs.

Des défis à résoudre

Le directeur adjoint de l’office de garde-forestier de Tuyên Quang, Triêu Dang Khoa, partage que le marché n’est pas stable, c’est pourquoi ce secteur n’attire pas beaucoup de travailleurs.

Pour sa part, Trân Quôc Toàn s’inquiète que la plupart des zones de matières premières soient situées dans des districts et des communes éloignés et isolés où les infrastructures encore médiocres entraînent des difficultés pour la vente des produits.

D’autre part, le manque de ressources humaines de haute qualité est un problème inquiétant. Il faut avoir davantage l’attention des autorités sur les techniques de culture, de soins et de transformation ; la conservation et le développement des ressources génétiques des plantes médicinales. De plus, les semences destinées à la production ne sont actuellement pas standardisées, et certaines sont même d’origine inconnue.

Il n’existe pas de processus technique standardisé pour les étapes comme multiplication des semences, culture, collecte, traitement préliminaire, transformation et conservation des plantes médicinales dans la liste de la planification du développement.

Pham Ngoc Thuong, directeur adjoint de la Société par actions Bông Sen Vàng (commune de Hung An, district de Bac Quang, province de Hà Giang), suggère que le ministère de la Santé prenne des politiques prioritaires pour raccourcir le délai d’autorisation de production de médicaments pour les entreprises produisant des médicaments à partir de plantes médicinales dans les provinces montagneuses.

Développer les plantes médicinales sous couvert forestier apporte non seulement des avantages économiques mais contribue également à la conservation de précieuses ressources génétiques, à la lutte contre l’érosion des sols et à la prévention des inondations.