Les entreprises vietnamiennes ne se contentent pas de maintenir leurs parts de marché auprès des partenaires traditionnels, mais renforcent également leur présence sur de nouveaux marchés.
Des signaux positifs
Selon un représentant du ministère de l’Industrie et du Commerce, à la fin du mois d’avril, les exportations ont rapporté 140,34 milliards de dollars, soit une augmentation de 13 % par rapport à la même période en 2024.
Bien que les exportations vers les États-Unis aient montré des signes de ralentissement, la croissance globale a été soutenue par la progression vers d’autres marchés. En détail, les exportations vers la Chine se sont élevées à 18,1 milliards de dollars (+2,1 %), vers l’Union européenne à 18,5 milliards (+12,8 %), vers le Japon à 8,5 milliards (+12 %) et vers la République de Corée à 8,9 milliards (+9,1 %).
« La hausse des exportations vers la Chine s’explique principalement par la forte reprise de la demande en produits alimentaires et en produits aquatiques sur ce marché d’un milliard d’habitants à partir du deuxième trimestre 2025 », a partagé Nong Duc Lai, de l’Office du Commerce du Vietnam en Chine.
Au Royaume-Uni, grâce à l’Accord de libre-échange entre le Vietnam et le Royaume-Uni (UKVFTA), les exportations continuent de croître fortement, notamment dans les secteurs des machines, des équipements, du textile-habillement et de la chaussure.
Par ailleurs, les pays de l’ASEAN, l’Inde, ainsi que le Moyen-Orient et l’Afrique émergent comme de nouvelles orientations prometteuses pour les entreprises vietnamiennes.
Ces derniers temps, de nombreuses entreprises des secteurs de l’aquaculture, du textile, du bois et de l’agroalimentaire ont activement exploré des marchés tels que le Brésil, l’Amérique latine et le Moyen-Orient. Selon Truong Van Cam, vice-président de l’Association du textile et de l’habillement du Vietnam, « les exportations vietnamiennes se concentrent encore sur les grands marchés. Toutefois, l’élargissement effectif vers de nouveaux marchés comme l’UE, le Canada, le Mexique ou le Moyen-Orient est une exigence cruciale pour renforcer la résilience du secteur ».
Lam Quoc Thanh, directeur général de la société Satra, a indiqué que le Japon et la République de Corée deviennent des destinations importantes pour les produits vietnamiens, offrant des marchés plus stables et moins touchés par les politiques protectionnistes.
« Nous continuons à rechercher de nouveaux clients et à développer notre présence sur des marchés comme l’Afrique et le Moyen-Orient, notamment dans les pays disposant d’accords de libre-échange (ALE), afin de profiter des avantages fiscaux ».
Renforcer les capacités internes
Le moteur principal du succès du Vietnam sur de nouveaux marchés réside dans sa stratégie de diversification et dans la flexibilité du tissu entrepreneurial. La signature et la mise en œuvre d'accords de libre-échange de nouvelle génération ont permis d’élargir l’espace commercial pour les produits vietnamiens.
Cependant, pour maintenir une croissance durable, les économistes estiment que les entreprises vietnamiennes doivent accélérer la professionnalisation de leur promotion du commerce à l’international, exploiter pleinement le commerce électronique transfrontalier et participer activement aux chaînes de valeur mondiales à un niveau plus élevé.
« De son côté, l’État doit continuer à améliorer les mécanismes de soutien aux PME, faciliter l’accès aux financements préférentiels, raccourcir les procédures de remboursement de taxes et de certification internationale afin de réduire les coûts et les risques liés à l’entrée sur de nouveaux marchés.
En outre, le développement du marché intérieur à travers des politiques de stimulation de la consommation et l’amélioration des infrastructures logistiques seront des facteurs clés », a suggéré le professeur Tran Ngoc Anh de l’Université de l’Indiana, aux États-Unis.